Balade botanique au pays de l’aber Benoît
Jean-Noël Piroche était auparavant ingénieur de l’Office national des forêts (ONF) et gestionnaire de la forêt de Tronçay en Auvergne (Cette forêt a été aménagée par Colbert, ministre de Louis XIV, pour produire du bois pour les chantiers de la marine. Elle abrite des chênes d’une grande qualité pour les tonneaux de Cognac ou de grands vins).
Aujourd’hui, J.N. fait partie de l’équipe bénévole de la Maison des Abers au sein de laquelle il partage généreusement son expertise.
Lors de la résidence, Elouan Cousin et Marie-Claire Raoul l’ont suivi dans une balade botanique sur la thématique des arbres et des espèces végétales présents sur le littoral des Abers.
Ils ont tout d’abord longé la côte au niveau du Garo, puis ils sont remontés en passant par le bois de Beg an Enez où se trouve une fontaine-lavoir (il n’y a pas si longtemps encore, la mère d’Emmanuel Laot venait y laver son linge). Ils sont revenus sur leurs pas par la rue de Kervodez, qui surplombe le littoral avec une vue incroyable sur l’estuaire de l’Aber-Benoît.
Sur la plage, J.N. les invite à observer les strates géologiques du sol, les plantes ennoyées du pré salé comme l’obione (qui se mange) et la soude maritime, les arbres, sureaux ou pruneliers, qui poussent presque à l’horizontal, les forêts-galerie (zones boisées qui se développent le long du littoral ou des fleuves),.
Dans le bois, ils verront beaucoup d’iris en fleurs au bord des ruisseaux. Le chemin du retour au niveau du quartier du Brenduff est bordé de pins de Monterey (importés d’Amérique) dont les aiguilles sont regroupées par trois.
Voici une astuce de J.N. pour différencier le charme du hêtre. Le charme a des feuilles à dents et le hêtre des feuilles poilues. D’où la phrase mnémotechnique : Le charme d’Adam c’est d’être à poils !
J.N. leurs explique la différence entre une futaie et un taillis (une cépée). La futaie = reproduction sexuée. Le taillis = reproduction issue de coupe végétative.
Si le châtaigner a été introduit en France, l’érable sycomore est ici une espèce spontanée. Les feuilles de l’aulne ont la forme d’un cœur. Pourquoi n’y a-t-il pas de branches au pied des arbres ? Parce qu’en raison du manque de lumière, les branches meurt. Un nœud se créé alors qui sera recouvert par l’écorce. A l’intérieur de l’arbre il y a donc plein de nœuds.
Passant devant un orme, J.N. rappelle que cet arbre était très répandu, très rustique en France (c’est d’ailleurs une espèce très intéressante pour la charpente). Malheureusement, à partir de 1975, dans tout l’ouest de l’Europe, une maladie propagée par un insecte les a décimés (par l’action d’un champignon qui bloque la sève).
J.N. a également emmené M.C. et E. au village de Tréglonou qui se trouve sur les rives de l’Aber-Benoit plus à l’est, à l’extrémité de l’estuaire. Là, il y a un pont qui traverse la rivière pour aller vers Lannilis ou Landéda. En revenant vers Saint Pabu, la ballade se poursuit vers la plage des trois moutons car J.N.souhaite indiquer à M.C. l’emplacement d’une roselière sur une zone humide située a l’arrière du littoral, à proximité du ruisseau du Ribn. Ce ruisseau traverse les dunes avant de finir sa course sur la plage.