Poursuite du projet de FRANÇOIS CHEMIN sur les territoires des abers immergés à marée haute
Période : 2024
Save the date : PERFORMANCE ET PROJECTION PAR FRANÇOIS CHEMIN Samedi 20 juillet à 18h à la Maison des Abers
Soutien : Projet soutenu dans le cadre du dispositif "Aide aux jeunes artistes plasticien.ne.s en Bretagne" mis en place par le Conseil régional de Bretagne.
Terrain d'études : l'Aber-Wrac'h
Structure associée : Maison des Abers-Ti an Aberioù
INTENTIONS PREMIERES
Développer le projet "Cartographie du territoire entropique" sur le territoire de l’Aber Wrac’h. Révéler, grâce à des relevés photographiques et cinématographiques, les manifestations de l’entropie décelées sur les constructions humaines. Prendre en compte le phénomène inverse de néguentropie représenté aux yeux de l'artiste par les arbres remarquables.
Déambulation et immersion contemplative
François Chemin traite des enjeux de cohabitation avec le non-humain et de déconstruction des anthropocentrismes. Il adopte une posture romantique à travers la pratique de la déambulation et de l’immersion contemplative. Il traduit sa démarche par le biais de l’image photographique, majoritairement analogique, de vidéos, de productions sonores et textuelles. Pour mettre en forme et en relation ces modes d’expression, Il utilise les outils du graphisme, notamment l’édition imprimée et web.
En 2021, il a entrepris de réaliser une Cartographie du territoire entropique, témoignage de ses pérégrinations photographiques qui questionnent la transformation des paysages et les filtres de perception que l’on applique aux environnements que l’on traverse. Par la marche, il interroge les manières de se déplacer au sein des territoires et de les éprouver, à un rythme plus lent et conscient des enjeux de mobilité à l’ère de l’Anthropocène.
Entropie
L’entropie, terme scientifique utilisé en thermodynamique, se réfère au fait que l’énergie dans la matière est constante et se disperse, passant du monde matériel ordonné vers un désordre total.
L’entropie implique que toute énergie et toute matière tend à disparaître par « mort thermique ».
Cependant, nos perceptions des environnements reposent sur des principes anthropocentriques, nous poussant à ignorer dans notre pratique quotidienne des territoires cette vérité universelle d’une chute continue « au centre des choses qui tombent » (Noces à Tipasa, Albert Camus, 1938).
Faire voir les manifestations de l’entropie
Le projet de François Chemin consiste à arpenter les paysages et à révéler, grâce à des relevés photographiques et cinématographiques, les manifestations de l’entropie décelées sur les constructions humaines, qu’elles soient à usage militaire tels les bunkers, ou qu’elles jouent un rôle culturel telles les mégalithes.
Dans ses explorations, l’artiste prend en compte le phénomène inverse de néguentropie représenté à ses yeux par les arbres remarquables, entités ayant quitté le statut d’éléments du paysage pour celui de figures poétiques propices à l’épanouissement du reste du vivant.
Dans le cadre de l’Aide aux jeunes artistes en Bretagne, son intention est de développer la cartographie du territoire entropique de l’Aber Wrac’h.
En parallèle à l’enregistrement de l’action entropique sur les paysages, il explorera et documentera ce même phénomène sur les supports de captation cinématographique dont il use, c’est-à-dire le film Super 8 pour l’image et le vinyle pour le son.
Il prévoit d’accentuer volontairement la dégradation du dispositif en enterrant ce dernier durant une période suffisante à l’altération de ses matières. La question de la place de l’auteur.trice dans la production des formes sensibles est donc aussi questionnée.
PROJET DÉFINI
Manifestation de l’entropie en situations submersibles
François Chemin a finalement décidé de focaliser son attention sur les bunkers et les mégalithes présents sur les sites submersibles de l’Aber Wrac’h.
Ceux-ci étant accessibles uniquement à marée basse lors des grandes marées, il a effectué un séjour dans le secteur de Landéda en février 2024. Ainsi, il a pu documenter l’action de l’entropie sur plusieurs artefacts humains, comme le menhir Menozac’h à Plouguerneau ou celui de l’île Tariec sur la commune de Landeda. Et ce, en utilisant des supports de captation sonores, photographiques et cinématographiques numériques et essentiellement analogiques.
Il a également composé une partition musicale à partir de chants traditionnels bretons de Landeda et du Léon, qui sera gravée sur un disque vinyle.
L’étape suivante consistera à enfouir les cassettes super 8 enregistrées et le disque vinyle dans la terre sableuse aux abords de la Maison des Abers – Ti an Aberiou, puis à les déterrer afin de constater les effets de leur dégradation au contact des éléments naturels.
Envisageant le détachement et le lâcher-prise comme une ouverture aux formes d’altérités qui composeront le lieu d’enfouissement, il interroge ici la notion d’auteur.
Ces deux actions d’enterrement et de déterrement consistent en elles-mêmes des actions performatives. La première se tiendra le 10 juillet en comité restreint, la deuxième aura lieu samedi 20 juillet. Elle sera annoncée publiquement et suivie d’une présentation du projet par l’artiste à la Maison des Abers.
Pour les mener à bien, François Chemin est en contact avec le Centre de découverte La Maison des Abers – Ti an Aberioù à Saint-Pabu. Pour ce qui est des enregistrements analogiques et sonores, il s’appuiera sur l’association MIRE à Nantes et le conservatoire de Rennes.
Les étapes de travail, les processus de recherches et de créations, les contenus analogiques numérisés seront documentés sous la forme d’un film accessible sur le site web de la Cartographie du territoire entropique.
SOUTIENS
Le projet de recherche Cartographie du territoire entropique sur le territoire des Abers est mené avec la participation de La Maison des Abers – Ty an Aberioù. Il est accompagné par l’association Espace d’apparence dans le cadre du dispositif d’Aide aux artistes plasticien.ne.s en Bretagne avec le soutien du Conseil régional de Bretagne.