La mixotrophie

Lors de précédentes installations, Pauline Hégaret a exploré en laboratoire la réaction de certaines microalgues dites mixotrophes, car elles se nourrissent de lumière (autotrophie) ou de constituants organiques dans l’environnement (hétérotrophie). Cette propriété perturbe la distinction couramment réalisée entre le règne végétal et le règne animal. La plante rejoint ici le groupe taxonomique des animaux.

Interactions sonores et communication

L’exploration artistique à venir se fera tout d’abord en hiver, au sein du LEMAR (laboratoire des sciences de l’environnement marin) de l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM). Elle se poursuivra au printemps en immersion marine en apnée libre lors d’épisodes de recrudescence des espèces de mixotrophes sur les littoraux, particulièrement du Finistère. Des nappes se forment alors en surface et se déplacent en réaction aux conditions environnementales et atmosphériques.

La plongée libre en apnée permet le contact avec les espèces animales et végétales, en écoutant leurs sons et en en produisant.
Des séries de vidéos et de tirages photographiques numériques d’interaction entre les corps en mouvements seront initiées en laboratoire et lors d’explorations en mer de nuit, tandis que des installations seront imaginées à partir des films et des vécus physiologiques et psychologiques. Les films en pleine mer seront réalisés en apnée avec un-e second apnéiste, me permettant de capturer les interactions entre les corps, l’humain & les mixotrophes.

Ces recherches souhaitent inverser les perspectives : l’humain filmé depuis son environnement aquatique a pour interface avec l’espace terrestre le bio-film bioluminescent. Elles révéleront l’animalité de l’homme et sa capacité innée à communiquer avec son environnement.